Rencontre avec un membre de l’équipe anti-spam de Google

le 07 Oct 2011
4 min de lecture
Rencontre avec un membre de l’équipe anti-spam de Google

Il y a deux ans, j’avais eu l’opportunité de pouvoir rencontrer Matt Cutts au Googleplex lors d’un congrès des entreprises partenaires de Google Analytics. Cette année, j’ai voulu retenter ma chance et le rencontrer à nouveau, mais il était sur la côte Est. Il m’a en revanche arrangé un RDV avec Brian White, un membre de son équipe travaillant avec lui dans l’équipe anti spam depuis 2005. L’objectif était de pouvoir discuter SEO avec un Googler qui passe son temps à analyser ce que font les SEO et qui potentiellement aurait quelques info exclusives à partager… Cette fois encore, j’ai été agréablement surpris de la disponibilité et l’ouverture des membres de cette équipe. Il faut dire que je l’avais allègrement appâté avec de grosses requêtes FR, sur lesquelles notre collègue @Julien_Crenn a positionné des sites suite à des tests peu recommandables ^^

Ce fut l’occasion d’échanger sur le SEO de manière générale, son évolution, l’impact du BH, Panda et la lutte contre le link spam. Voici en vrac quelques éléments dont nous avons discuté et quelques interprétations de ma part, issues de l’analyse des hochements de têtes et autres onomatopées de notre ami Brian – sont pas forcément prolixes les gars de l’équipe anti spam… Pas d’info exclusive donc, mais quelques réflexions à partager.

Tout d’abord sur l’évolution du SEO.
Le constat actuel est que la capacité d’un contenu à remonter dans les résultats dépend largement de la puissance du domaine qui l’accueille, même si Google a fait quelques efforts pour apporter une certaine granularité de positionnement page à page. Si vous publiez un même contenu sur Wikipedia ou sur votre nouveau blog, vous n’obtiendrez pas les mêmes résultats : il y a des chances pour que la page Wikipedia ressorte très haut et celle du blog pas du tout. Et ce, quelle que soit la qualité du contenu.

L’orientation que semble prendre Google aujourd’hui, avec la prise en compte des signaux sociaux, l’arrivée des balises Canonical, Author, etc. constitue un changement de paradigme où l’autorité, l’influence, la confiance, et donc la capacité de positionnement n’est plus uniquement rattachées à un nom de domaine, mais à une entité émettrice. Cette entité pouvant être théoriquement toute source à laquelle un contenu peut être affecté : individu, organisation, entreprise, association, communauté…

L’objectif serait par exemple pour Google de parvenir à mieux classer un contenu produit par une personne influente – ou dont les publications sont généralement perçus par les internautes comme étant de qualité – en haut des résultats quelque soit le site sur lequel le contenu est publié.
Nous pouvons donc présager que le « fake identity spam » a de beaux jours devant lui, mais c’est moins facile à faire que de spammer du lien 😉

Le black hat
Sur la partie black hat, ils sont a priori bien au fait des outils de génération de liens, mais semblent trouver que ça n’est bien utilisé que de manière très marginale.
D’ailleurs, il semble que le spam issu des LFE et autres Xrummer soit bien représenté en France par rapport à d’autres pays. Chose étonnante toutefois, je n’ai pas eu l’impression que mon interlocuteur connaissait en détail le fonctionnement des principaux outils et il semble qu’ils n’aient personne en interne en charge de tester chaque nouvel outil BH du marché.
A la question pourquoi ils font tout un foin avec Panda alors qu’ils continuent à se faire gruger par les liens, la réponse est que les choses évoluent au moins autant sur ce plan là mais qu’il leur est beaucoup plus difficile de communiquer dessus. Il ne leur est pas possible de prouver qu’une technique de link building sauvage ne fonctionne plus, car cela donnerait trop d’indications sur ce qui fonctionne encore… C’est toutefois la posture qui est adoptée. La meilleure preuve de la lutte anti spam serait finalement le nombre de reconsidérations quotidiennes qu’ils reçoivent via Google Webmaster Tools. Une bonne partie du travail de l’équipe anti spam consiste en réalité à traiter ces demandes…

Outils internes
Dernier point : ils ont l’air très fiers de leurs outils internes de lutte anti spam, le link graph de n’importe quel site n’ayant aucun secret pour eux. Et on imagine facilement le type d’alerte qu’un quality rater pourrait recevoir, dès lors qu’un indicateur statistique s’affole et constitue une anomalie par rapport aux autres sites Internet. Par exemple lorsque le trafic envoyé par Google sur un site explose de manière anormale. Lorsque l’on voit les infos qu’ils sont capables de partager via Google Webmaster Tools, on peut à raison imaginer qu’il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg.
Finalement, un conseil pour ceux qui voudraient tenter l’aventure black hat, serait de ne pas être trop ambitieux pour un seul site, mais plutôt de prévoir une galaxie de plusieurs petits sites, de quelques dizaines de pages chacun, destinés à ranker sur un champ lexical réduit et pas trop compétitif. C’est finalement la meilleure manière de rester « under the radar ».

Les commentaires sont ouverts pour ceux qui auraient des remarques et commentaires à partager !

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